Depuis son installation, le 12 avril 2025, le président Kiswendsida Salif OUEDRAOGO et son bureau sont au travail. Ainsi, après avoir rendu visite à certains opérateurs économiques de la région, à Abidjan et à l’intérieur du pays, dans l’objectif de les mettre en lumière (visites d’entreprises locales) mais aussi s’enquérir de leurs réalités afin de les aider à mieux se structurer et accroître leurs ressources, dans la dynamique du développement de la région Nord du Burkina qui fait face au terrorisme et à l’extrémisme violent, un atelier stratégique a été organisé, à l’intention des membres du bureau (bureau exécutif, conseillers, chargés de mission, membres d’honneur) suivi d’une cérémonie de remise officiel de cartes aux adhérents de l’association. C’était, le samedi 9 août 2025, à Abidjan (route de Grand-Bassam).

Les participants sont venus d’Abidjan et de l’intérieur du pays (San-Pedro, Méagui, Duékoué, Daloa, Agboville, Yaoumoussoukro, Bouaké, Man, Soubré, Abengourou…) pour prendre part à cette première session de formation sur les rôles et responsabilités des membres des organes dirigeants.
Comme l’a expliqué le formateur, Dianda SAIDOU, ingénieur agricole et secrétaire permanent de l’ADES-NORD Burkina, « Il appartient à chacun de connaître les responsabilités liées à son poste afin de mieux les assurer en toute responsabilité et éviter les conflits de compétence ». .
Dans son intervention lors de la cérémonie de clôture du séminaire, le président Salif Ouédraogo a saisi l’occasion pour apporter quelques précisions sur le fonctionnement de l’association et donner des lignes directives.
Du fonctionnement de l’organisation
« Nous avons été très clair dès le début, nous n’avons rien changé, nous nous sommes appuyés sur l’organisation déjà en place dans les différentes localités ou communautés », a-t-il soutenu. Avant d’ajouter que l’ADES-CI a entrepris des études scientifiques afin de mieux adresser les problématiques de la communauté, en s’appuyant sur les opérateurs économiques.
Sur la question de qui est membre ou non de l’association, le président Salif a indiqué que c’est vrai que l’ancrage de l’association ce sont les ressortissants du Nord, mais l’ADES Nord est ouvert aux Burkinabés installés en Côte d’Ivoire qui voudraient rejoindre l’association et même aux sympathisants.
Certains ont même suggéré le changement de nom l’association afin qu’elle soit plus représentative « mais sur la question seule une assemblée générale peut trancher », a-t-t-il coupé net.
« Notre association ne fera pas la politique »
« L’ADES-NORD ne fera pas la politique. Cela dit, nous aurons des liens fonctionnels avec l’administration de notre pays d’accueil de celle de notre pays d’origine mais cela est différent de ‘’faire la politique’’ », a-t-il précisé
Justifiant ces propos, le président Salif Ouédraogo a indiqué ceci : « si nous commençons à faire la politique nous risquons de casser la communauté car la politique, c’est la passion, des prises de position souvent irrationnelles et inexplicables. Notre vocation est de rassembler les filles et les fils du Burkina en général et les ressortissants du Nord en particulier et donc la politique ne fait pas partie de notre ancrage. Toutefois, nous aurons une politique car ce que nous sommes en train de faire est une politique mais une politique économique, une politique de développement, d’accompagnement de l’essor de nos ressortissants ». Avant de poursuivre : « nous allons décliner un certain nombre de politiques, telle que la question de l’insertion des cadres qui nous a été déjà posée par la représentation diplomatique en Côte d’Ivoire en ces termes : ceux qui finissent l’école ont du mal à trouver des débouchés et donc sortent du système ou sont obligés de rentrer au pays pour se trouver un emploi. Il y a aussi ceux qui sortent du cursus scolaire, quel type d’accompagnement peuvent-t-ils bénéficier pour favoriser leur intégration sociale ? Ce sont autant des questions que nous entendons adresser, mais au cas par cas », a-t-il soutenu.
Le président de l’ADES-NORD Côte d’Ivoire a tenu toutefois à préciser que la vision de cette organisation est économique pour consolider les acquis des ressortissants du Nord mais aussi permettre au reste de la communauté d’avoir des ressources pour se défendre. « La meilleure façon de se défendre, ce n’est pas de faire la politique mais d’être solidaire, d’être ensemble pour constituer une force sociale. Je pense que si nous arrivons à faire cela tout le monde nous écoutera. C’est notre objectif. C’est pourquoi dès le début nous avons intégré tous les éléments qui nous permettent d’être ensemble »
L’opération ‘’Bayiri Tandagré’’
S’agissant de l’opération Bayiri Tandagré qui vise à mobiliser des fonds pour des actions de développement et de solidarité tant en Côte d’Ivoire qu’au Burkina Faso, le président de la Fondation GECER LEDEA s’est réjoui que les membres actifs de l’association aient épousé l’idée. C’est à juste titre qu’il a invité tous les membres à s’approprier ce projet. Mais déjà un point de l’opération sera fait en décembre afin de mieux adresser les activités de l’année 2026 Une partie de cet argent servira également à aider le pays en guerre, comme nous l’avons promis.
« Il n’est pas normal que nous ayons une forte communauté en Côte d’Ivoire ( 3 millions, selon les chiffres officiels) des opérateurs économiques de cette envergure et que notre région d’origine soit à la traîne. Il nous faut faire quelque chose car si nous ne faisons rien l’histoire retiendra que nous n’avons rien fait à la hauteur de nos qualités lorsque le pays était en crise », a-t-il soutenu.
Aussi, a-t-il plaidé qu’en tenant compte du statut social des membres ; certains sont dans la cacao culture (avec 43% de burkinabé au dernier recensement des planteurs), d’autres dans le BTP, et dans les métiers divers ; que tout soit mis en œuvre pour que l’ADES-NORD- Côte d’Ivoire et la vision qu’elle nourrie soient une réalité.
Toujours dans la même logique, des fonds seront alloués aux associations de femmes sous forme de prêts afin de les aider à mener des activités génératrices de revenu, tout ceci, en fonction des ressources mobilisés.
Une vision prospective
En termes de perspective à court terme , une réception des opérateurs économiques est prévue pour le 27 septembre 2025, à Yamoussoukro, a soutenu Salif Ouedraogo qui indique par ailleurs que l’installation de sections va se poursuivre dans différentes localités, (Divo, Méagui, Yamoussoukro, Bonon et Bouaké). Le clou de 2025, note-il en enfin sera le 14 décembre à Abidjan où l’ADES NORD CI va rendre hommage à l’ensemble des hommes et femmes de l’association ou non dont les actions de développement et de solidarité ont traversé le temps.
Pour Tout cela, Salif Ouédraogo a invité ses hôtes du jour à prier pour la Côte d’Ivoire pour que les élections d’octobre 2025 soient apaisées et aussi pour le Burkina Faso qui continuent de faire face aux attaques djihadistes.
Eugénie KANAZOE

